La CGT anarcho-syndicaliste refuse l’expulsion de son siège à Madrid par le gouvernement PSOE-Unidas-Podemos
La CGT a avertit le ministère du Travail du gouvernement PSOE-Unidas Podemos qu’elle se dressera contre toute tentative d’expulsion de son siège de la rue Alenza à Madrid. L’organisation syndicale anarcho-syndicaliste exige une alternative conforme à ses besoins actuels, compte tenu de la croissance qu’elle a connue au cours des 30 dernières années.
Le ministère de Yolanda Diaz, appartenant à Unidas Podemos, propose un local avec moins de mètres carrés qu’auparavant et laisse la décision finale à une commission « consultative » composée, entre autres, des principaux syndicats soumis au régime (les Commissions ouvrières et l’UGT) et à la CEOE (l’équivalent du MEDEF). José Manuel Muñoz Póliz, secrétaire de la CGT, a déclaré récemment : « Le local de la rue Alenza est le patrimoine syndical et social des travailleurs et nous ne les laisserons pas spéculer avec notre patrimoine ».
La Confédération générale du travail (CGT) a manifesté devant le ministère du travail et de l’économie sociale pour rejeter un projet qui consiste en l’expulsion du bâtiment dans lequel réside actuellement le siège madrilène du syndicat. La CGT a expliqué que cela fait un certain temps qu’elle essaie de provoquer une réunion pour trouver une solution le plus rapidement possible, afin de mettre fin à la spéculation et à la vente ultérieure de l’immeuble au 13, rue Alenza, le siège du syndicat depuis 30 ans.
Le ministère du Travail et de l’économie sociale du « gouvernement le plus progressiste de l’histoire » (dixit le Premier ministre Pedro Sánchez) a vendu ce bâtiment, au cœur de Madrid, à un groupe d’entreprises qui ont intenté une action en justice pour expulser la CGT. Les anarcho-syndicalistes considèrent que le ministère du Travail avait l’obligation de leur offrir une alternative avant d’en arriver là. En outre, ils indiquent que le ministère lui-même a eu 15 ans pour parvenir à un accord.
Les représentants de la CGT ont déclaré, lors d’une conférence de presse précédant la manifestation, que leur organisation s’était beaucoup développée au cours des trois dernières décennies, multipliant par cinq le nombre de ses membres. Pepe Aranda, secrétaire d’organisation de la CGT, a commenté que « si le nombre de mètres carrés était lié à la représentation syndicale, cette expulsion n’aurait pas lieu, car les Commissions ouvrières et l’UGT ont vu le nombre de leurs adhérents diminué de 50 000 en dix ans, ce n’est pas pour cela que le ministère du Travail a réduit la dimension des locaux de ces organisations. Aujourd’hui, ils veulent nous réduire à un espace basé sur la représentation que la CGT avait il y a 30 ans. »
Face à cette attaque, le secrétaire général de la CGT Madrid, Castilla la Mancha et Extremadura, José Antonio Gª de Merlo, a souligné qu’ils ne quitteront pas le bâtiment de leur siège madrilène sans résister et que les militants de la CGT organiseront autant d’actions que nécessaire pour s’opposer à cette décision injuste d’une formation politique qui s’est opposée aux expulsions quand elle était dans l’opposition.
Après la manifestation des anarcho-syndicalistes, à demande du ministère du Travail, des représentants de la CGT présents à cette manifestation ont rencontré brièvement les représentants du ministère. Selon la CGT, ces responsables ont exprimé leur engagement à essayer de convoquer une Commission consultative le plus rapidement possible afin d’accélérer la recherche d’une solution et se sont également engagés à défendre la position des anarcho-syndicalistes lors de cette réunion.
Pepe Aranda, le secrétaire d’organisation de la CGT, a conclu en expliquant que le temps est compté pour accélérer toutes les procédures afin de donner une réponse positive aux demandes de la CGT : « Nous avons, une fois de plus, précisé nos conditions et nous ne quitterons pas notre siège sans un espace approprié de 2 500 mètres carrés pour recommencer à travailler et poursuivre notre activité syndicale dès le premier jour du déménagement ».
La commission consultative, comme le dit le mot lui-même, est simplement « consultative » et le dernier mot revient dans ce cas au ministère, la CGT ne peut pas attendre des mois que la commission se réunisse alors qu’un avis d’expulsion menace.
La CGT a déclaré qu’elle continuerait à mener d’autres actions dans les semaines à venir.
Pablo Llorente