Le numéro 11 des Chroniques Noir & Rouge vient de paraître. Revue trimestrielle de critique bibliographique du mouvement libertaire.
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AU SOMMAIRE DE CE NUMÉRO :
UNE RÉVOLUTION EN MARCHE !
Jean-Louis Phan Van
HISTOIRE D’UN GÉNOCIDE
Sylvain Boulouque
RICARDO FLORES MAGON. FLEUR DE CACTUS ROUGE ET NOIR
Guy Girard
L’AFFAIRE STEIN
François Roux
LECTURE ÉTRANGE DE LA PRESSE ANARCHOSYNDICALISTE CATALANE
Frank Mintz
LE PROBLÈME DU GOUVERNEMENT
Luce Fabbri
BOHÈME ET RÉVOLUTION
Claire Auzias
L’ESPÉRANTO : QUELLE UTILITÉ ?
Frank Mintz
LA FLEUR AU FUSIL
Guillaume de Gracia
LA CONTRE-RÉVOLUTION PRÉVENTIVE
Luce Fabbri
TOUJOURS L’ERRANCE
Richard Wilf
VILLON. L’INDISPENSABLE PROSCRIT
Jean-Luc Debry
LA TERRE ET LE SANG
Daniel Pinós
« MILNESIUM TARDIgRADUM ». UN PETIT ADÈLE BLANC-SEC POUR LA ROUTE
Mireille Mercier
CES IDIOTIES QUI COURENT ENCORE SUR MUSSOLINI
Miguel Chueca
GIUSEPPE PINELLI
MLT et OLT
NOTES DE LECTURE
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L’ÉDITORIAL
Une révolution en marche !
C’est peut de dire que l’état du monde est préoccupant, sinon catastrophique, et pas seulement au niveau de l’urgence écologique dont la COP 27 a démontré une fois de plus que les dirigeants de ce monde sont incapables de prendre les décisions nécessaires. Pour le faire, il faudrait pour le moins des « révolutionnaires » courageux mais ce sont des Macrons qui gouvernent et ils le font selon les intérêts du capitalisme écocide.
Il l’est aussi politiquement en constatant que des démagogues, des fascistes et des nationalistes se font élire parfois démocratiquement par des électeurs qui partagent leurs idées !
On pourrait aussi évoquer d’autres tendances tout aussi angoissantes comme le développement du contrôle et de la surveillance généralisée qui nous rapproche inexorablement d’un monde totalitaire.
Ajoutons à ce tableau très noir les nombreux conflits militaires qui ont en commun d’être particulièrement brutaux, source de famine et de déplacements pour les populations civiles qui sont finalement la cible principale !
Pourtant et malgré ces temps difficiles à désespérer du genre humain, des lueurs brillent puissamment. L’une d’elles nous vient de l’Iran où depuis plus de quarante ans règne un régime théocratique de fer et de pendaisons pour les opposants.
L’ordre est cimenté et maintenu par la soumission aux lois religieuses qui, entre autres, obligent les femmes à porter le hijab d’une façon réglementaire. Pour veiller à son application stricte une police de mœurs patrouille dans les rues. C’est à la suite de l’un de ces contrôles qu’une jeune femme, Mahsa Amini, est morte des coups reçus.
Depuis un mouvement de révolte occupe la rue aux cris « Femme, vie, liberté ». Pour y mettre fin le pouvoir fidèle à sa brutalité n’hésite pas à le réprimer férocement, on compte déjà plus de 400 morts et plus de 10 000 arrestations. Mais cette répression sans retenue ne semble pas arrêter ce soulèvement qui semble se propager dans tout le pays. À ce jour, nous pouvons hélas craindre le pire mais dès à présent ce qu’il nous dit, nous devons le prendre comme il se voit, en retirant publiquement, au péril de leurs vies, le hijab, les femmes iraniennes s’insurgent contre ce régime religieux qui voudrait les maintenir dans un statut inférieur.
Il faut être un gauchiste français ou anglais d’ailleurs, pour ne pas percevoir que le voile est bien plus qu’identitaire ou religieux, c’est le signe marqueur de la soumission de la femme.
Le slogan féministe « notre corps nous appartient » est mis en pratique par les femmes iraniennes et confirme son universalité.
C’est une révolution sociale en marche, incroyable et potentiellement de la dynamite subversive pour l’ensemble des pays patriarcaux, et islamistes en particulier.
Jean-Louis Phan Van