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Manifeste contre la non-réforme du travail

dimanche 6 février 2022

Reprenons nos droits, plus de concessions aux patrons ! Pour une véritable abrogation de la réforme du travail !

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Nous, les travailleurs, sommes habitués à ne rien recevoir gratuitement. L’accord du gouvernement avec les patrons et les directions des CCOO (Commissions ouvrières) et de l’UGT (Union générale des travailleurs) ne fait pas exception. Au-delà de la propagande, la vérité est que le gouvernement ne tient pas ses promesses et renonce à son engagement d’abroger la réforme du travail du Parti populaire. Avec cette nouvelle réforme, il légitimise et renforce les piliers centraux des réformes du travail imposées par le PSOE (Parti socialiste) de Zapatero d’abord et de Mariano Rajoy (Parti populaire) ensuite.

Cet accord ne rétablit pas les indemnités de licenciement ni les salaires de transformation, il ne rétablit pas l’autorisation administrative pour les licenciements collectifs (ERE), il maintient la flexibilité pour les licenciements objectifs, il ne rétablit pas la priorité de l’accord sectoriel sur l’accord d’entreprise, sauf sur la question des salaires. L’ultra-viabilité des accords est partiellement récupérée, mais cela n’implique pas le maintien du pouvoir d’achat de la majorité de la classe ouvrière, car aujourd’hui, seuls 14% des travailleurs sont inclus dans des accords qui comportent une clause garantissant des augmentations de salaire au même niveau que l’IPC (Indice des prix à la consommation), contrairement à 2008, où 70% des salariés étaient inclus. Cette « non-réforme » continue de permettre à l’entreprise de procéder unilatéralement à des modifications substantielles des conditions de travail. Comme l’ont reconnu l’ancien président du gouvernement José Maria Aznar et le président de l’association patronale (CEOE), Antonio Garamendi, cet accord ne touche pas aux piliers fondamentaux des réformes précédentes et ne peut en aucun cas être considéré comme un pas en avant.

Il est illusoire de croire qu’il est possible d’améliorer les conditions de travail en permettant aux employeurs d’avoir un droit de veto sur la législation du travail. Le fameux « consensus social » implique de renoncer à mettre en place une législation clairement favorable à la classe ouvrière : il existe une majorité parlementaire et sociale qui permettrait d’avancer et de revenir sur les reculs imposés depuis des décennies. Dans un contexte de crise économique et écologique comme celui que nous connaissons actuellement, promouvoir une législation courageuse en faveur de la classe ouvrière et réduire le pouvoir des entreprises est le moins que l’on puisse exiger d’un gouvernement qui se dit progressiste.

C’est pour cette raison que les organisations soussignées demandent au gouvernement de cesser de concéder nos droits aux patrons et de promouvoir une législation du travail qui augmente le pouvoir de la classe ouvrière.

Dans ce sens, l’abrogation de la réforme du travail doit inclure les points suivants :

Sur les licenciements

– Interdire les licenciements dans les entreprises rentables.
– Pour récupérer les salaires de transformation et la compensation de 45 jours par an travaillés.
En cas de licenciement abusif, récupérer le droit du travailleur d’opter pour une indemnisation ou une réintégration.

Face à l’emploi temporaire

– Interdiction des agences de travail temporaire (ETT), le SEPE (Service public de l’emploi de l’État ) récupérant cette activité.
– Les contrats de travail devraient être à durée indéterminée. Limiter le nombre de travailleurs dans les entreprises ayant des contrats temporaires, sans jamais dépasser 15% de la main-d’œuvre totale. Réglementer de manière stricte et précise les conditions de la causalité extraordinaire et spécifique des contrats temporaires.

Contre l’externalisation des travaux et des services

– Modification de l’article 42 relatif à la sous-traitance de travaux et de services afin d’éviter son utilisation frauduleuse et trompeuse.
– Interdiction de l’externalisation des processus qui font partie de l’activité productive principale.
– Récupération et prévalence de l’accord sectoriel :
– L’accord sectoriel doit fixer les conditions cadres pour l’ensemble des personnes du secteur, en réservant aux accords d’entreprise l’amélioration de ce qui a été convenu dans les accords sectoriels, sans pouvoir modifier négativement ce qui a déjà été convenu.
– Récupération de l’ultra-activité des accords.
– Éliminer le pouvoir de l’employeur de modifier unilatéralement les conditions de travail et les salaires dans les situations de crise.
– Réduction du temps de travail avec une rémunération égale.

Promu par : Confédération générale du travail (CGT).

Collectifs signataires :

MATS
Sindicato de Vivienda de Carabanchel
Anticapitalistas
Sindicato de Trabajadoras Sexuales OTRAS
Plataforma de Madrid centro- COESPE
Todos a una
Kellys Unión Sevilla
Federación Local de Sindicatos de Bollullos (Sevilla)
Federacion de Sindicatos CGT Almeria
COORPEN MADRID COESPE
Sección sindical equimansur sal
Comite Contac Center GDA- grupo Assista
Sección sindical Vetresa
Kellys Benidorm
StopDesahucios Bidasoa
Asociación de Camareras de Piso de Canarias
Coordinadora General de Pensionistas de Madrid Unidad
Sindicalistas de base
Kellys Unión Asturias
Sindicato de Oficios Varios de Chiclana
Seccion Sindical Ultramar Express Transport Cadiz
CGT Ceuta
Sección CGT KONECTA BPO Sevilla
CGT TTYCC Bollullos
CGT OOVV Bollullos (Sevilla)
Sección sindical CGT Ambulancias Sanitaria Malagueña Grupo Tenorio
CGT OOVV de Almería
CGT Andalucía, Ceuta y Melilla
Sindicato de Transportes y Comunicaciones en Almeria CGT
Sección sindical cgt transportes comes