Bandoleros. La guerilla urbaine en Espagne. 1945-1963

vendredi 14 mai 2021, par Pascual

La guerre civile espagnole ne s’acheva pas le premier avril 1939. Vainqueurs et vaincus étaient au moins d’accord là-dessus. Seule une propagande idéologique intense qui s’appuyait sur tous les moyens d’expression, en tentant de masquer la réalité, pouvait imposer comme une évidence une paix sociale qui n’existait pas. Quand le régime franquiste placardait les rues d’affiches proclamant « vingt-cinq années de paix », cela ne faisait pourtant que quelques mois que le dernier des guérilleros ayant entamé la lutte contre le franquisme en 1936, venait de tomber. À partir de là, il est possible de dire que la guérilla, rurale ou urbaine, depuis 1939, n’a jamais cessé d’exister en Espagne. Pour mémoire, rappelons les luttes des groupes armés de la Confédération nationale du travail (CNT) dont on a parlé récemment à propos de l’édition d’un livre sur l’affaire Granado-Delgado [1] et les actions du Grupo Primero de Mayo dans les années 60. Ainsi que les combats du MIL et du GARI [2]

La guérilla ne fut jamais nommée par les médias de l’époque. Les hommes qui l’animaient étaient traités de « bandoleros » [3], d’assassins, de braqueurs et de bien d’autres qualificatifs masquant la réalité de leurs actions. Qualificatifs inventés par des journalistes faisant partie de l’engrenage franquiste. L’unique information diffusée alors était celle de la capture ou de la mort d’un guérillero, souvent dans des circonstances mystérieuses (tentative d’évasion, résistance, suicide lors de son arrestation, etc.).

L’histoire de la guérilla est difficile à reconstituer. La majorité de ses protagonistes sont morts. La plupart des hommes qui participèrent à la lutte armée libertaire furent éliminés physiquement, lors d’affrontements avec la police, ou furent exécutés. Ceux qui parvinrent à survivre échappent encore à la curiosité des historiens. Les deux livres d’Antonio Tellez [4] sont les livres les plus importants. Ils sont le témoignage d’un homme ayant partagé la vie des guérilleros et qui fut leur ami. À signaler également une nouvelle biographique de Pilar Eyre [5], qui a le grand mérite d’avoir recueilli des propos de première main, des amis, des survivants, des membres de la famille de Sabaté, mais aussi de ses ennemis.

« Bandoleros », maquis, résistance, guérilleros, ces termes se confondent, ils sont représentatifs d’une partie de l’histoire des luttes radicales contre le pouvoir franquiste. Chronologiquement, il faut distinguer différentes périodes :

1939-1944

Des petits groupes armés, isolés à l’intérieur de la péninsule, dans les « sierras » (en Aragon, en Andalousie, en Catalogne et en Gallice [6] notamment) continuent le combat contre les fascistes.

Septembre 1944

À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, une invasion massive de guérilleros a lieu dans les vallées espagnoles d’Aran et du Roncal. Beaucoup d’entre eux ont fait partie de la résistance en France. L’opération se solde par un échec, les survivants sont obligés de fuir à travers l’Espagne ou rentrent en France, parmi eux de nombreux blessés. De nombreux guérilleros furent capturés.

Printemps 1945

Développement de la résistance intérieure qui se signale dans plusieurs provinces.

1947-1952

Déclin de la résistance dû à la répression intensive et à l’abandon de la lutte armée par d’importants secteurs de l’opposition espagnole, du PCE notamment.

1945-1946

La première information relatant une action à proprement parler anarchiste date du 6 août 1945. Ce jour-là, six individus armés attaquent une succursale du Banco de Vizcaya à Barcelone. C’est la première d’une série d’actions attribuées aux anarchistes. C’est durant cette période que plusieurs militants libertaires furent arrêtés. Jaime Parés, surnommé « Abisino » mourut à cette époque, le corps criblé de balles par la police. Il fut l’un des premiers compagnons de Sabaté.

Durant l’année 1946, quand la fin du fascisme et du nazisme en Europe permettait de croire à la fin de son allié le franquisme, les groupes anarchistes réapparurent. Leurs actions avaient une finalité clairement propagandiste, leur objectif était de réorganiser la CNT de l’intérieur, de lui donner des moyens financiers.

Durant cette période, plusieurs comités nationaux ou régionaux de la CNT se reconstituèrent pour être dissous au bout de quelques mois. De nombreux membres de ces comités furent emprisonnés et exécutés.

Le groupe ayant à sa tête Marcelino Massana compte en son sein, les frères Francisco dit le « Quico » et José Sabaté, Facerias dit « Face » et Ramón Vila dit « Caraquemada ». Ces groupes agissent sous les noms de MLE ; des tracts signés avec les sigles FIJL-Mouvement libertaire espagnol et Jeunesses libertaires sont diffusés.

1947-1950

C’est à partir de mai 1947, que les groupes anarchistes développent leur plus grosse activité. Ils contrôlent les routes à petite distance de Barcelone. En 1948, la section de défense des Jeunesses libertaires est de nouveau réorganisée, et l’activisme anarchiste reprend. En avril, juin et août 1948, le groupe de Facerias réalise deux hold-ups et s’empare de plusieurs milliers de pesetas dans une usine à Barcelone.

Pendant ce temps, « Caraquemada » intervient dans les environs de Barcelone, on lui attribue durant cette période une attaque à main armée et le dépôt d’explosifs dans une usine de carbures et contre la ligne à haute tension de Figols-Vic.

En 1949, réapparaissent les groupes d’action rurale, l’un d’eux est dirigé par Massana. On leur attribue plusieurs attaques à main armée. À Barcelone, les groupes sont regroupés au sein du MLR [7].

En févier, en juillet, en octobre, plusieurs actions sont menées par ceux-ci contre les chemins de fer catalans, contre des usines, des transporteurs de fonds et une joaillerie. En 1949, El Quico Sabaté agit à Barcelone. En mars, avec son frère José et l’Aragonais Wenceslao Gîmenez Orive, ils décident l’élimination du sinistre commissaire Eduardo Quintela, spécialisé dans la répression des anarchistes, ennemi mortel de Sabaté. L’action a lieu le 2 mars. Par une erreur imprévisible, le coup échoue. Manuel Pinol et José Tella, délégués aux sports du Front de la jeunesse, deux fascistes notoires, sont tués à la place du commissaire.

Le 3 juin 1949, Francisco Denis « Català » mourrait après l’absorption d’une capsule de cyanure, il venait d’être arrêté à Gironela. La plupart des groupes avaient recours à lui pour passer les Pyrénées, « Català » était le passeur des délégués de la CNT en exil. Cette période coûta au mouvement libertaire la disparition de vingt-neuf de ses membres, onze blessés et cinquante-sept arrestations.

1950-1952

Durant cette période, la guérilla ne connut que des revers. Ils succédaient aux échecs connus à la fin de l’année 1949. Carlos Cuevas et Cecilio Galdos du comité national de la FAI [8], moururent dans des affrontements. Manuel Sabaté, le plus jeune des frères Sabaté fut fusillé au camp de la Bota.

1952-1955

Des bases de la résistance armée principalement localisée en Catalogne et en Aragon se développent, elles sont composées par des anarchistes qui firent partie initialement de la CNT. Dans un premier temps, la guérilla présentait un caractère unitaire, cela n’empêchait pas les anarchistes d’agir en elle. La seconde période est nettement libertaire, elle commence quand la lutte armée est abandonnée par la majorité des organisations politiques. En Catalogne, les éléments les plus actifs de ces groupes étaient Marcelino Massana, José Luis Facerias, José, Manuel et Francisco Sabaté, Ramon Vila. Quelques années auparavant, en Aragon, les animateurs de la guérilla avaient pour nom : Rufino Carrasco et « El Tuerto de Fuencarra » [9]. La plupart de ces hommes avaient combattu, durant la révolution espagnole dans les milices de la CNT-FAI.

José Luis Facerias

1955-1960

C’est durant le printemps 1955 que Francisco Sabaté se décida à agir de nouveau. Après un contact avec la CNT à Toulouse, il fut exclu définitivement de l’organisation confédérale. La CNT était contre l’idée de créer des groupes armés sur le territoire espagnol. Devant ce refus, El Quico fonda avec quelques camarades les Groupes anarcho-syndicalistes dont l’organe était El Combate. Le 29 avril, Sabaté est à Barcelone, il entre en relation avec quelques compagnons et sème dans la ville des milliers d’exemplaires d’El Combate à l’occasion du 1er mai. Le 28 septembre, profitant du séjour de Franco à Barcelone, Sabaté est dans la ville, il loue un vieux taxi à toit ouvrant et explique au chauffeur qu’il va distribuer de la propagande favorable au régime en place. Le tract rédigé en catalan et en castillan contenait ce texte :

« Peuple antifasciste. Cela fait déjà quelques années que tu supportes Franco et ses sicaires. Il ne suffit pas de critiquer ce régime corrompu, de misère et de terreur. Les mots sont des mots. L’action est nécessaire. À bas la tyrannie ! Vive l’union du peuple espagnol ! Mouvement libertaire d’Espagne ! ».

En mars 1956, Sabaté établit des contacts avec Facerias, ils forment un nouveau groupe. On leur attribue l’attaque du Banco central et la mort d’un inspecteur. Le 22 décembre de cette année, le groupe s’empare de plusieurs milliers de pesetas dans les bureaux de l’’entreprise Cubiertas y Tejados. À la suite de cette action, Sabaté revient en France où il restera jusqu’en 1959. C’est durant cette période que sera tué José Luis Facerias, victime d’une embuscade tendue par la police, dans le quartier barcelonais de Verdún, le 30 août 1957. L’annonce de sa mort, dans les journaux espagnols comporte certaines curiosités :

« José Luis Facerias jouissait d’une bien triste célébrité, elle fut le fruit de ses nombreux crimes. Il conjuguait à la fois une extraordinaire habilité et un manque absolu de scrupules, qui le poussèrent à des extrémités d’une inimaginable férocité, qu’il prétendait justifier par sa condition de défenseur d’une cause politique dont il était le parfait représentant. » Facerias mourut à l’âge de 37 ans.

La fin de cette épopée aura lieu le 5 janvier 1960 avec la dernière aventure du Quico. Sabaté réussit à constituer un nouveau groupe. Il était formé d’Antonio Miracle Guittard, 29 ans, Rogeho Madrigal Torres, 27 ans, et Martin Ruiz Montoya, 20 ans. Sans aucun soutien, ils adoptent le nom de MURLE [10].

Le dernier à s’unir au groupe sera Francisco Conesa Alcaraz, 38 ans. Les cinq décident de se rendre en Espagne pour organiser un noyau de caractère polico-militaire qui doit devenir l’embryon de futures unités armées.

Martin Ruiz Montoya

Ils traversent la frontière le 30 décembre. Ce même jour, la garde civile est alertée et se concentre dans la zone de passage. Le 3 janvier, le groupe est localisé dans une ferme, au sud de Girona. Encerclé par la garde civile, le groupe n’a plus qu’un choix : l’affrontement. Conesa est tué, Sabaté blessé à la jambe. Au moment où ils tentent de fuir grâce à l’obscurité complice, Miracle, Madrigal et Martin tombent morts. Sabaté, après avoir tué le lieutenant de la garde civile, se dirige vers le triple cercle de gardes qui entourent la ferme, à plat ventre, il murmure : « Ne tirez pas, je suis le lieutenant », et il réussit à s’enfuir dans la nuit. Sabaté parvient jusqu’à la voie ferrée, près de Fomells. Il monte dans la locomotive d’un train et menace le machiniste et le mécanicien de son arme et leur ordonne de rouler vers Barcelone sans s’arrêter dans d’autres gares. Arrivés à Empalme, Sabaté prend place dans une locomotive électrique, toujours en compagnie du machiniste et du mécanicien. Pendant ce temps, sa blessure s’aggrave. Avant d’arriver à Sant Celoni, il saute du train et atteint une ferme proche. C’est là qu’il sera repéré par la Garde civile. Un garde municipal mis au courant de l’affaire par les gardes civiles se trouve sur les lieux de l’altercation. C’est cet officier qui tuera Sabaté avec le concours d’un sergent de la Garde civile. Sabaté était blessé au pied et à la cuisse. Le jour suivant, la presse espagnole écrivait :

« Fin d’un bandolero. Il était 8 heures et 26 minutes. Au croisement, des rues Mator et San Tecla à Sant Celoni, étreignant sa mitraillette Thompson, gisait mort le tristement célèbre Francisco Sabaté Llopart. »

Sans le savoir, l’informateur officiel fit au Quico un ultime hommage en le traitant de « bandolero ». Ce qui veut dire en Espagne « bandit de grand chemin », mais aussi dans un sens large : le « champion des opprimés ».

Sabaté avait 45 ans. « Caraquemada » restait le seul survivant de cette génération de guérilleros. C’est sur ses terres de Berguedà qu’il mena la plupart de ses actions. Ce fut en 1963, à presque 30 ans, à Castellnou de Bages, qu’il trouva la mort face à une patrouille de la Garde civile. Il tentait à ce moment-là de poser un explosif contre une installation électrique.

La guérilla urbaine et ses objectifs

Les actions menées par les groupes armés étaient d’une témérité sans limites. Les groupes savaient que le fait que toutes les organisations officielles aient abandonné la stratégie armée rendrait difficile leur enracinement dans le peuple, mais ils espéraient pouvoir démontrer à ces organisations leurs erreurs.

Leur activité de diffusion de textes anarcho-syndicalistes resta limitée à la Catalogne. La principale difficulté pour les groupes d’action fut la relation précaire établie avec les groupes de l’intérieur de la péninsule. Les groupes d’action continuaient la guerre civile. Pour eux, elle ne s’était jamais arrêtée. La majorité des opposants de l’intérieur, à partir de 1953, considérait que la lutte contre le franquisme devait se développer aux moyens d’une participation la plus ample possible de la population. À noter que ce fut à partir du moment que les Etats-Unis établirent des relations diplomatiques avec l’Espagne que ces positions se firent jour dans l’opposition antifranquiste.

Le principal ennemi de la lutte armée fut pourtant la Garde civile. Le nombre de gardes déplacés pour en finir avec les guérilleros était impressionnant. S’infiltrant dans les milieux exilés, les gardes pouvaient informer du départ des groupes vers l’Espagne. La collaboration de la police française fut également très importante. Si, initialement, le gouvernement français laissa les groupes de guérilleros s’organiser sur le territoire français, sans aucun doute en raison de leur participation active à la résistance contre le nazisme, le début de la guerre froide transforma les relations diplomatiques entre la France et l’Espagne.

La collaboration entre les polices françaises et espagnoles se développa, l’information concernant le passage des groupes d’action par les Pyrénées était transmise par les policiers français à leurs homologues espagnols. La Garde civile, pour lutter plus efficacement contre les guérilleros, créa des corps anti-guérilla. Les corps de la Garde civile réalisèrent plusieurs actions qui discréditèrent la guérilla, cela créa dans la population un climat d’insécurité qui provoqua l’isolement des guérilleros anarchistes. Les zones de passage, les sorties de Barcelone furent de plus en plus surveillées, des patrouilles formées de nombreux hommes armés formèrent autour de Barcelone un cercle de répression qui ne permettait plus aux guérilleros de rejoindre leurs bases, de déplacer du matériel et de recevoir du renfort en hommes. Les guérilleros eurent également des ennemis importants en la personne des volontaires, de la police nationale, des gardes municipaux, des phalangistes et leurs organisations.

Pourtant, la guérilla tint la plupart du temps les forces gouvernementales en échec. La précarité de leurs moyens qui les obligeait à pratiquer des expropriations, le fait de ne pouvoir compter sur leur organisation, la CNT de l’exil, pour laquelle ils luttèrent bien avant 1936, les rendirent vulnérables. De nombreuses actions menées par les groupes d’action resteront probablement méconnues pour toujours, mais ce qui est clair, c’est que le régime de terreur imposé par Franco avait un ennemi opposé directement à lui. Quand la nouvelle de la mort du Quico Sabaté parvint à Barcelone, les gens ne voulurent pas admettre la réalité de cette disparition. « El Quico viendra bientôt démentir ces menteurs », commentaient les travailleurs catalans pensant à un montage de la police. Il est certain que quand Sabaté et Facerias entrèrent dans la mythologie populaire cela prouva que, d’une certaine manière, ils étaient représentatifs de l’opposition d’un grand nombre d’Espagnols à un pouvoir qui voulait soumettre l’ensemble du peuple espagnol. Le « bandolero » a toujours été mythifié en Espagne, parce qu’il incarne la lutte du faible et de l’opprimé contre le pouvoir établi. Il est défini par l’imagination populaire comme le voleur de riches et le défenseur des pauvres. Ce fut le cas de Sabaté, celui de Facerias et de leurs compagnons. Ils furent la personnification du « bandolero noble » qui lutte jusqu’à la mort pour la liberté et contre ceux qui s’opposent à elle.

« Nous poursuivons et nous poursuivrons notre lutte par rapport à l’Espagne, en Espagne, nous considérons que l’inertie est la mort de l’esprit révolutionnaire. Nous ferons que la voix de l’anarchisme se fasse entendre dans tous les recoins d’Espagne, de même que la solidarité avec nos frères détenus. »

Ce texte daté du 8 décembre 1957 fait partie d’une lettre adressée par les Grupos anarco-syndicalistas à la CNT et à la FAI en exil, pour protester contre l’inaction de ces organisations pour sauver les anarchistes emprisonnés en Espagne et pour dénoncer leur absence sur le terrain des luttes dans la péninsule.

Daniel Pinós

Article publié dans Le Monde libertaire, n°1346 du 12 au 18 février 2004.


[1Le Garrot pour deux innocents. L’affaire Granado-Delgado, de Carlos Fonseca aux éditions CNT- RP.

[2Mouvement ibérique de libération et Groupe d’action révolutionnaire internationaliste. Sur ces groupes lire l’Anarchisme espagnol et l’action révolutionnaire internationale, 1961-1975, d’Octavio Alberola et Ariane Gransac aux éditions Christian Bourgois, de Telesforo Tajuelo, aux éditions Rudo Iberico : [[El MIL, Puig Antich y los CARI. dans les années 70.

[3Bandits de grand chemin.

[4Sabaté. La guérilla urbaine en Espagne 1945-1960, aux éditions Repères Silena. Facerias. La Guerilla urbana, aux éditions Ruedo Iberico consacrés à la guérilla urbaine, à Sabaté et Facerias, les personnages les plus importants de cette histoire.

[5Quico Sabaté, el ultimo guerrillero, aux éditions Peninsula.

[6Les animateurs de celles-ci dans presque toutes ces régions sont des libertaires.

[7Mouvement libertaire de résistance.

[8Fédération anarchiste ibérique.

[9Le borgne de Fuencarral.

[10Mouvement d’unification pour la résistance et la libération de l’Espagne.